
Biographie - Jacques Rougeau
Noms utilisés dans le ring : Jacques Rougeau, Jacques Rougeau Jr, Jerry Roberts, Jimmy Rougeau, The Mountie, Quebecer Jacques
Début : 1975
Retraite : 2018
Championnats : cliquez ici
Enfants : Jean-Jacques, Cedric, Émile
Conjointe : Nathalie Thibodeau
La lutte professionnelle, c’est un aspect central de la vie de Jacques Rougeau depuis sa naissance. Né le 13 juin 1960, il est le fils de Virginia Mitchell et de Jacques Rougeau Sr.
Tout jeune, il voit les lutteurs venir à la résidence familiale de St-Sulpice ; ils y sont pour prendre des photos de promotion pour le prochain gala des As de la lutte, une promotion basée à Montréal et dirigée par son père et son oncle Johnny, deux vedettes de la lutte québécoise depuis les années cinquante. Pour Jacques Jr, son père est son héros, celui qui relève des défis chaque semaine au Centre Paul Sauvé de Montréal. Durant son enfance, Jacques Jr ne connait pas les envers de la lutte liés au spectacle et à la chorégraphie, car à l’époque, on devait protéger l’industrie. En 1970, il voit son frère aîné, Raymond, faire ses débuts dans la lutte professionnelle à 16 ans, suivi de son frère adoptif, Pierre «Mad Dog» Lefebvre, deux ans plus tard.
C’est d’ailleurs vers l’âge de 12 ans qu’on l’intègre dans l'industrie et qu’on lui révèle les secrets de la lutte. Comme Obélix était tombé dans la potion magique lorsque bébé, le même peut être dit pour Jacques et la potion de la lutte : le ring était l’endroit où il y fera sa vie !
Il se met à l’entraînement sous la supervision de Jacques Sr. Plutôt maigrichon, son père lui donne un conseil : «Mange !» C’est en 1975 qu’il fait ses débuts comme lutteur pour des promotions locales dirigées par Tony Ross ainsi que les Loisirs St-Jean-Baptiste, avec en tête Pat Girard. Ses débuts nationaux se font pour Stampede Wrestling à Calgary sous la tutelle de Stu Hart, le père de Bret et d’Owen Hart. C’est ensuite vers les États-Unis qu’il continue sa progression dans les territoires de l’Alabama, de la Géorgie, du Tennessee, du Kansas, du Missouri, du Michigan, du Mexique et pour la famille Fuller en Floride. Sachant qu’il ne serait pas souvent vainqueur à ses débuts, il prend le nom de Jerry Roberts pour ne pas tacher celui des Rougeau, un nom qui avait déjà glorieusement fait le tour de l’Amérique du Nord et de l’Europe.
Alors que Jacques et Raymond font un retour au Québec, ils forment l’équipe les Frères Rougeau qui offre de la lutte excitante et qui font craindre tous les «méchants» du circuit de Lutte internationale de Gino Brito et compagnie. Ils gagnent la ceinture par équipe à 4 reprises. En 1982, leur frère Armand débute sa carrière comme lutteur – on les voit parfois en équipe lors de combats 3 contre 3. L’été 1985 a vu s’étendre l’une des plus grandes rivalités de la lutte québécoise : les Rougeau contre les Garvin. Loin de la lutte scientifique habituelle, ce sont des combats sans merci, qui ont vu les Rougeau l’emporter en finale. Cette même année, Jacques est de la finale du premier gala de la WWF en sol québécois: il soulève la foule avec une victoire à l'Auditorium de Verdun vs The Great Samu (qui deviendra plus tard un membre des Headshrinkers avec Fatu / Rikishi.)
En 1986, Jacques reçoit un appel pour une offre de contrat avec la WWF; il accepte à condition que Raymond soit aussi signé et qu'ils forment une équipe. Les Frères Rougeau poursuivent leur carrière pour ce circuit qui est en grande montée aux États-Unis. Mais c’est en fait en Australie, le 26 février 1986 qu’ils font leurs premières apparitions en combats simples, puis en équipe quelques jours plus tard. Ils se voient affronter régulièrement la Hart Foundation, les Moondogs, les Funk et le Dream Team.
En 1987, les Frères Rougeau sont de la carte du mythique gala de télévision à la carte WrestleMania 3, devant 93 173 spectacteurs. Le 10 août de la même année, les Rougeau gagnent la ceinture par équipe face au Hart Foundation au Centre Molson de Montréal. Ceci n’est pas reconnu par la WWF. En fait, on a renversé la décision car le mégaphone du gérant Jimmy Hart avait été utilisé pour assurer la victoire.
Deux ans plus tard, la WWF leur propose de devenir «méchants». Jacques croit que «mononcle Johnny va virer dans sa tombe» avec un tel changement ! On les appelle dorénavant les Fabuleux frères Rougeau avec un long pantalon bleu et jaune (rapidement rétréci en format «boxer» car les genouillères glissaient facilement) et une cape en payette aux mêmes couleurs. C’est justement ce fameux Jimmy Hart qui devient leur gérant et qui écrit et compose leur thème musical «All-American Boys», chanté par Jacques et Raymond. On déclare qu’ils quittent le Québec pour s’en aller à Memphis, avec un petit drapeau américain en main. Les Rougeau disent qu’ils adorent les Américains ; en fait, c’est une satire alors que leurs propos en français mentionnent habituellement l’inverse !
Ceci donne un deuxième souffle au duo et on voit Jacques et Raymond affronter la Hart Foundation (devenus «bons»), les Bushwhackers, les Killer Bees et les Rockers. Les dirigeants de la WWF promettent un championnat par équipe aux Rougeau mais ceci ne devient pas réalité. En 1990, après 20 ans de métier, Raymond tire sa révérence du ring.
On ne voit pas Jacques dans le ring pour plusieurs mois. La WWF lui propose ensuite le personnage du Mountie, un antagoniste issu de la police canadienne face au Big Boss Man américain. Avec Jimmy Hart toujours à ses côtés, Jacques débute en 1991 avec des vignettes célèbres qui présentent son personnage. Jimmy écrit un nouveau thème musical «I’m the Mountie», chanté par Jacques. Le Mountie a en main un bâton électrisé qui donne des chocs à ses adversaires défaits. C’est une conception de Jacques, inspiré d’un appareil jadis utilisé par le gérant, Eddie Creatchman, et fabriqué avec un moteur de moulin de tondeuse avec les fils inversés.
Au Summerslam 1991, le Mountie affronte le Big Boss Man lors d’un match dans lequel le perdant passe la nuit en prison. Le Mountie s’est vu vaincu et fut amené en prison lors d’un segment hilarant.
Le Mountie remporte le championnat Intercontinental face à Bret «The Hitman» Hart en 1992, une fierté pour Jacques.
Ce qui suit est moins encourageant; un litige de la GRC interdit à Jacques de lutter en tant que le Mountie au Canada et de paraître à la télé canadienne. Ceci met fin au personnage avec lequel il avait eu beaucoup de succès sur la scène internationale et qui est encore en demande aujourd’hui durant les événements publics.
Il revient avec la majorité du costume du Mountie avec Pierre, formant les Quebecers (1993-94) et ensuite les Amazing French Canadians dans la WCW (1996-97). Ils gagnent 3 championnats par équipe de la WWF en tant que les Quebecers.
Durant sa courte retraite du ring, Jacques accepte l’invitation de Normand Brathwaite pour devenir collaborateur de la populaire émission de radio «Yé trop de bonne heure» sur le 96,9 CKOI à Montréal. Il lance aussi Lutte internationale 2000, un circuit de lutte basé à Montréal et qui produit des galas durant plusieurs années.
Le 11 avril 1997 est une date mythique pour Jacques. Lors d’un gala qu’il coorganise au Centre Molson de Montréal avec du talent de la WCW, il est le premier Canadien (et l’un des rares dans l’histoire) qui a remporté un combat par chute face à (Hollywood) Hulk Hogan. Selon Jimmy Hart, Hogan aurait proposé sa propre défaite par respect aux Rougeau et par le fait que Jacques avait combattu le taxage de collègues de la WWF, durant les années 80.
Durant les années 2000, allant à l’encontre des tendances du temps, Jacques propose un circuit de Lutte familiale, un spectacle de lutte sans coup de poing, ni coup de pied, mais plutôt basé sur de l’acrobatie et de belles manœuvres. Il savoure un succès monstre avec ce nouveau concept familial. Il tient aussi une école de lutte à Montréal durant près de 20 ans, où il entraîne plusieurs lutteurs de la relève québécoise, dont Kevin Owens.
Il entreprend son dernier combat en équipe avec ses fils Jean-Jacques, Cedric et Émile au Stade IGA, le 18 août 2018.
En 2022, Jacques nous démontre ses talents de chanteur alors qu’il se trouve sous le costume de Homard le Shérif dans la série télévisée «Chanteurs masqués».
De 2022 à 2024, avec sa conjointe Nathalie Thibodeau, il réalise Lutte Académie de Jacques Rougeau, une compétition entre les meilleurs talents de lutte au Canada avec de grands prix en jeu. Depuis, il reprend ses conférences humoristiques «C'est qui l'boss», remplies d'anecdotes de sa carrière.